Hausse des salaires : la Chine va-t-elle fermer l’atelier du monde ?
L’empire du milieu réévalue à la hausse les salaires des Chinois sur fond de crise sociale. Si c’est une bonne nouvelle pour le marché intérieur chinois, les vendeurs de vêtements et accessoires au détail songent désormais à délocaliser vers des pays tels que le Vietnam et l’Inde, dont la main-d’œuvre est moins chère. La Chine peut-elle rester l’atelier du monde ?

Les vendeurs de vêtements et accessoires au détail, tels que l’américain AnnTaylor Stores Corp. et Coach Inc., songent à relocaliser une partie de leur production dans des pays bon marché. Même envie chez la marque Guess, qui compte désormais construire sa capacité de production au Vietnam, au Bangladesh, au Cambodge et en Inde. Le coût de la main-d’oeuvre s’élève à 1,84 dollar par heure en Chine chez les producteurs de vêtements, en hausse de 14% en 2009. En Inde, la main-d’oeuvre se paie plus cher, à 2,99 dollars par heure, en hausse de 17% en 2009. La meilleure opportunité pourrait bien être le Vietnam où la main-d’oeuvre se paie 49 cents par heure avec une hausse de 2% en 2009. Les récentes augmentations du salaire minimum ont fait augmenter le coût de la main d’œuvre chinoise de 5% à 15% en moyenne cette année (+20% dans la province de Guangdong). Si ces hausses boostent le pouvoir d’achat des consommateurs chinois, elles mettent néanmoins les chaînes de vêtements sous pression. Entre la hausse du coton et des coûts de

transport, la hausse des salaires pourraient augmenter les coûts de 2% à 5% par an pour les vendeurs de vêtements au détail. Cependant, relocaliser la production hors des frontières chinoises pourrait s’avérer moins bénéfique qu’il n’y paraît. En effet, les pays comme le Bangladesh ont certes une maind’oeuvre bon marché mais se trouvent hors des couloirs maritimes les plus fréquentés. Ce qui engendrerait des frais de transport supplémentaires pour les vendeurs au détail. Vous vous posez peut-être la question