La chine (religion, coutume, cuisine, place de la femme)
Le fait religieux dans le monde chinois se caractérise par le pluralisme, favorisé par l’attitude de l’État : celui-ci exerce depuis le début de l’empire (IIIe siècle av. J. C.) un contrôle attentif sur les groupes susceptibles de constituer une menace pour le pouvoir et la société et met au pas les sectes trop actives, n’accordant qu’exceptionnellement l’exclusivité à un culte. Le syncrétisme (système philosophique ou religieux basé sur le mélange de plusieurs doctrines différentes) et le mélange sont courants, rendant les contours des ensembles religieux flous ; on a l’impression de se trouver face à une constellation de philosophies et de pratiques plutôt qu'à des confessions.
Les religions ou cultes individuels sont appelés tao (道) « voie » ou jiao (教) « enseignement ». Le terme qui sert de nos jours à traduire « religion », zongjiao (宗教), est un emprunt tardif au japonais. Le monothéisme (principalement islam et christianisme), qui n’atteint la Chine qu’au VIIe siècle, occupe une place mineure. Les cultes chinois sont en majorité polythéistes, panthéistes (panthéisme : doctrine de ceux qui identifient Dieu et la Nature) ou non-théistes, et intègrent les concepts naturalistes traditionnels : alternance du Yin et du Yang et rôle du souffle dans l’univers, croyance à l'existence de périodes fastes et néfastes déterminées selon le calendrier et d'une énergie propre à certains lieux (terres d'immortalité, feng shui).
Les principales religions pratiquées sont le taoïsme et le bouddhisme (représentés par divers courants) ainsi que la religion traditionnelle (repose sur une vision de l'univers et de la place qu'y occupe l'être humain partagée par tous. Ses croyances et pratiques, transmises de génération en génération, sont le résultat du mélange de toutes sortes d'influences. Il s’agit d’un fond religieux commun que les Chinois ne nommaient pas) qui emprunte aux deux précédentes et aux traditions locales tout en intégrant le culte des