La chine
Le dernier rapport de l’OMC confirme la montée en puissance de la Chine dans le commerce mondial. Est-ce durable ?
Les chiffres parlent d’eux mêmes : en septembre, les exportations chinoises affichaient une hausse de 35% sur un an. Sur l’ensemble du troisième trimestre, elles ont bondi de 30% en glissement annuel ! Une performance remarquable dans le contexte actuel. L’Organisation Mondiale du Commerce vient en effet de réviser à 1% seulement la progression des échanges mondiaux cette année. Les effets de l’adhésion à l’OMC se font tout juste sentir et il est fort probable que le poids de la Chine dans le commerce mondial s’accroisse encore dans les années qui viennent. D’autant que le pays n’est plus seulement spécialisé dans des produits à très faible valeur ajoutée. La gamme des produits exportés s’élargit considérablement.
Dans ce contexte, la Chine est-elle une menace pour le reste de l’Asie ?
Il est vrai que la Chine pompe la grande partie des investissements directs qui sont réalisés en Asie. Sur les huit premiers mois de l’année, les investissements directs en Chine ont progressé de 25% pour atteindre 35 milliards de dollars : le record de l’année passée pourrait ainsi être battu. Une récente enquête réalisée par récemment par le cabinet AT Kearney auprès de grands patrons mondiaux montre que la Chine est désormais la destination préférée des patrons devant les Etats-Unis. La faiblesse des coûts salariaux, la qualité de la main d’œuvre et des infrastructures dans les zones cotières font de la Chine un concurrent extrêmement sérieux pour des pays comme la Thaïlande, les Philippines ou l’Indonésie. Autre menace : la déflation. Les prix à la consommation sont actuellement en baisse de 0,7% sur un an. Il est évident que la Chine exporte cette déflation vers le reste de l’Asie.
Le Chine peut-elle jouer le rôle de locomotive pour le reste de la région ?
Elle commence à le faire. Parallèlement au boom des exportations, les importations s’envolent