La chirurgie esthétique
« La beauté n'est que la promesse au bonheur», Stendhal
Que cherche-t-on à modifier quand on recourt à la chirurgie esthétique? Souvent, un défaut physique isolé, qui embarrasse ou suscite la moquerie - un nez trop long, un menton trop carré, des oreilles décollées. Dans ce genre de cas, l'acte chirurgical rend la vie plus belle, il améliore l'apparence extérieure en même temps que l'image du corps. Bref, il fait du bien.
Que se passe-t-il, en revanche, quand la demande de transformation chirurgicale cache une insatisfaction beaucoup plus profonde, une blessure, une vulnérabilité personnelle? Est-ce encore au chirurgien d'intervenir? Et comment le savoir avant l'opération?
Au-delà du geste technique, tout ce qui est en jeu dans une transformation chirurgicale de l'apparence physique: l'image du corps, l'image de soi, voire carrément le sentiment d'identité.
La mise en scène du corps dans notre société
Nous vivons dans une société ou le corps occupe une place de plus en plus grande. C’est un pôle pluridimensionnel représentatif de multiples valeurs qui, exploité de diverses façon, amène les individus à s’y intéresser et à se centrer sur lui.
Depuis des siècle nous savons que le corps est un support de valeurs qui évoluent au fil du temps et que la beauté qu’il incarne est elle aussi soumis à ces valeurs.
Au moyen Age, il était bon d’avoir le teint pâle et d’être bien portant voire obèse.
Aujourd’hui, le phénomène a pris une dimension telle que l’aspect physique et notamment la ressemblance à l’être idéal est devenue une caractéristique d’intégration sociale primordiale.
La place du corps dans la société
Le corps est une machine vivante, soumise à différents facteurs, se métamorphose. L’activité physique, la sédentarité ou l’alimentation influent sur notre corps. Notre morphologie initiale est donc amenée à évoluer et à changer sous l’effet de facteur extérieur.
Selon Emile Durkheim, pour distinguer un individu