La citoyenneté à l'école
Colette CREMIEUX
Syros, 1990
Un bon citoyen n’est pas seulement celui qui accomplit ponctuellement son devoir d’électeur, c’est aussi celui qui, par son comportement quotidien assure le fonctionnement quotidien de la cité, ou encore celui qui interpelle les détenteurs de pouvoirs, les obligeant à respecter leurs engagements et à justifier leurs décisions.[1]
2 positions sur l’apprentissage de la citoyenneté :
- Il s’agit d’une reprise en main des jeunes pour éviter des déviances. Il faut faire apprendre des règles et les faire appliquer → punir. Cela repose sur l’idée que les familles n’éduquent plus comme il faut. Partenariat avec la police, éducation civique, plus de surveillance…
- Il s’agit d’apprendre à vivre ensemble, à être responsable de son travail. Il ne s’agit plus de réactiver un modèle passé (qui aurait bien fonctionné) mais de se tourner vers l’avenir : apprendre à se comporter autrement, relever des défis…
NB : De même qu’apprendre à lire ne fait pas un amoureux des ivres, apprendre l’instruction civique ne fait pas un honnête citoyen + risque de n’apprendre que pour les devoirs ou les examens.
La citoyenneté à l’école : un héritage à repenser.
L’enseignement de la citoyenneté se heurte au système une heure/une discipline.
Avec la démocratisation, il faut tenir compte du fait que les jeunes n’ont pas forcément le même code que leurs professeurs. On a aligné l’école sur les codes de la bourgeoisie. Il faut certes leur transmettre ce code « bourgeois », sinon ils seront pénalisés, mais il ne faut pas sanctionner l’ignorance seulement la corriger.
- la discipline. Est-ce que éduquer c’est renforcer la discipline ? Les élèves intègrent bien les règles : la preuve, ils préfèrent se faire écraser à être en retard + stress scolaire. - La violence entre élèves est une réalité « volontairement ignorée ». Les bagarres entre élèves tant qu’elles ne font pas trop de bruit, sont considérées comme