La classe créatiev française
L’avènement d’une économie fondée sur la connaissance a radicalement modifié la manière dont les entreprises mais également les territoires façonnent leur compétitivité économique. La recherche d’économies d’échelle dans un régime de production dominé par le capital tangible, tant au niveau des inputs que des outputs, a laissé sa place à l’utilisation et la production intensives de connaissances. L’innovation est devenue une activité économique permanente, synonyme d’avantage concurrentiel et de pérennité pour l’entreprise (Foray, 2000). Compétence clé de la transformation des connaissances en innovation, la créativité est devenue un élément clé du régime de production actuel. Si la littérature s’est exclusivement focalisée sur l’innovation, fruit des interactions entre la science et l’industrie, le rôle des connaissances artistiques, culturelles, symboliques, esthétique s’est largement accru : dès lors, il ne s’agit plus de considérer seulement l’innovation, un des outputs de la créativité, mais plutôt l’ensemble des processus créatifs, car la sphère économique apparaît de plus en plus en recherche de fertilisations croisées des idées, qui apparaissent principalement à partir d’interactions souvent informelles opérant hors du marché.
Ces constats ont impliqué de repenser la mesure du capital humain, principalement fondée sur l’éducation ou la seule appartenance à des professions de R&D. La créativité se retrouve particulièrement dans un ensemble de professions, où bien souvent les individus qui les occupent sont rémunérés pour justement être créatifs. C’est sur le postulat de l’existence d’une classe créative que se fonde l’approche de Richard Florida (2002) : il s’agit d’une classe d’individus possédant des professions fortement impliquées dans l’utilisation et la stimulation des processus créatifs. Ces individus sont considérer comme un moteur déterminant de la croissance économique locale. Par extension, les villes doivent