La classe ouvrière
Traditionnellement on regroupe dans la classe ouvrière, au sens de Marx, les ouvriers de la grande industrie.
Or, ce prolétariat reste, en nombre, minoritaire jusqu’à la fin du XIXesiècle. Ces ouvriers travaillent dans de grandes entre- prises, surtout dans la branche textile, et connaissent des conditions de vie très difficiles dénoncées par quelques philanthropes bourgeois, tels que Louis-René Villermé dont l’enquête est à l’origine du «mythe prolétarien», que Marx entretiendra dans son œuvre. Ce prolétariat est soumis à la machine qui lui impose des cadences infernales pour un salaire très faible. De plus, la concentration dans les centres urbains accentue la misère d’une population déracinée, surtout composée d’hommes, vivant dans des conditions d’hygiène et de santé très précaires, expliquant ainsi la forte mortalité dans les quartiers populaires. Cependant, tous les ouvriers ne peuvent être assimilés au prolétariat. Un grand nombre d’entre eux restent des ruraux qui peuvent travailler pour un marchand-fabricant, ou plus simplement des artisans, sans oublier les ouvriers agricoles. Ainsi, au XIXe siècle, l’ouvrier type est plus proche de l’artisan ou du compagnon de l’Ancien Régime.
Les représentations de la classe ouvrière sont intimement liées au mouvement ouvrier qui commence à se constituer à la fin du siècle dernier. En effet, la création d’organisations syndicales et leur reconnaissance en 1884 permet d’unifier la classe ouvrière. De plus, la France, entre1900 et1930, connaît une très forte expansion de son industrie. La rationalisation du travail provoque la fin des qualifications traditionnelles et l’émergence de l’OS (ouvrier spécialisé), qui représentera l’archétype de l’ouvrier après 1945.
LA FIN DE LA CLASSE OUVRIÈRE?
La classe ouvrière avait résisté, en se recomposant, à la crise des années 1930. Mais les années 1970, caractérisées par un véritable processus de désindustrialisation, semblent sonner