La collle

3276 mots 14 pages
L’abolition n’a pas été un projet indépendantiste mais assimilationniste par Marc SEFIL
Le problème qui se pose dès lors que l’on commémore un évènement est de savoir si la mémoire que l’on se forge de cet évènement est conforme au sens qu’il prenait au moment où il a eu lieu ou que lui donnaient les acteurs l’ayant rendu possible. En d’autres termes, détourner un évènement de son sens initial revient à l’instrumentaliser, ce que tout historien honnête ne peut tolérer, quand bien même le sens de cet évènement ne répond pas à ses aspirations en tant que citoyen. Depuis qu’elle est commémorée à la Martinique, l’abolition de l’esclavage n’échappe pas à cette instrumentalisation tendant à lui conférer des visées séparatistes alors qu’en réalité chez les abolitionnistes français et surtout pour les esclaves se rebellant, l’émancipation n’a jamais été rattachée à un quelconque projet nationaliste ou séparatiste mais assimilationniste. Comme le souligne Edouard DELEPINE : « le 22 mai n’est pas un soulèvement contre le pouvoir et la République mais contre ceux qui retardent l’application à la Martinique des lois de la République »1. On peut certes déceler dans un écrit de SCHŒLCHER lui-même mais surtout dans l’action de Marie-Léonard SÉNÉCAL en Guadeloupe des perspectives séparatistes à plus ou moins long terme. En effet, dans son ouvrage intitulé Des Colonies Françaises, Abolition immédiate de l’esclavage2, paru en 1842, SCHŒLCHER déclare :

1 Voir Edouard de LEPINE, « Refuser toute mutilation de notre histoire », Communication au colloque « émancipation, citoyenneté, droits de l’homme » organisé par le Conseil Général de La Réunion sous l’égide de l’U.N.E.S.C.O à Paris le 21/04/1998 in Dix semaines qui ébranlèrent la Martinique (25 mars – 4 juin 1848), Ed. Maisoneuve & Larose, Paris, 1999 et Questions sur l’histoire antillaise, Ed. Désormeaux, Fort-de-France, 1978 2 Réédité par les Editions du Comité des Travaux Historiques et Scientifiques dans la collection FORMAT

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