Dans la seconde moitié du XIXème siècle, l’expansionnisme français, ainsi que celui d’Europe, aboutit à la constitution d’empires coloniaux. La colonisation française, même si elle a déjà commencée dès le XVIème siècle, elle n’est véritablement déclenchée et n’a pris forme qu’à la seconde moitié du XIXème siècle avec la IIIème République. Des traites négrières, aux conquêtes de l’Algérie et de l’Afrique noire, la France débarque en Indochine; constituée de trois groupements: l’Etat du Viet Nam (le Tonkin, l’Annam et la Cochinchine), le protectorat du Laos et le protectorat du Cambodge, l’Indochine française fera l’objet de conquêtes françaises. Cette conquête ne sera pas sans oppositions nationales et internationales. Nous allons voire d’abord les moteurs de l’intervention française en Indochine pour élaborer par suite l’action française en Indochine.

I- Les moteurs de l’intervention française en Indochine : a- La péninsule indochinoise : résistance, pacification, organisation : Malgré la présence coloniale française qui durait depuis plus d’un quart de siècle, la Cochinchine et ses populations autochtones n’acceptent pas cette domination. Ayant la moitié de la superficie d ‘Annam et du Tonkin, la Cochinchine était de domaine des amiraux et « pièce maitresse de toute la politique de présence et de l’intervention de la France en Extrême-Orient ». En 1879, l’introduction du régime civile élimine le pouvoir des amiraux ; ce régime civil a sur la tête le gouverneur civil entouré d’un Conseil colonial élu, et ayant des représentants asiatiques désignés par l’Administration. En 1881, la colonie obtient le droit d’élire un député a Paris. Les colons détiennent alors par leur représentants au Conseil un pouvoir politique exceptionnel : ils déterminent le budget de la colonie, en d’autres termes ils ont en main l’exploitation de la Cochinchine et de sa population. En ce qui concerne l’Annam et le Tonkin la pacification se met progressivement en place.