La complainte du progrès
1) Présentation de l’œuvre
Ingénieur, musicien, auteur de chanson, dramaturge, journaliste, romancier et comédien, Boris Vian (1920-1959) occupe une place à part parmi les écrivains. Influencé par Raymond Queneau, il publie l’Ecume des jours en 1947. Cette œuvre, d’une imagination, foisonnante et à l’écriture particulièrement inventive, se caractérise par la provocation et la fantaisie. En 1947, Boris Vian participe à la création du Tabou, dont il anime l’orchestre de jazz et où il exerce ses talents de trompettiste. A partir de 1948, il animera aussi les soirées du Club Saint Germain où se produisent les plus grands jazzmen américain comme Miles Davis ou Charlie Parker.
La Complainte du Progrès est une parodie d’une histoire d’amour dont le titre inscrit le texte dans un sous-genre poétique. Les paroles de la chanson ont été écrites par Boris Vian et la musique composée par Alain Goraguer, en 1956.
2) Contexte de la réalisation de l’œuvre
Pendant le Seconde Guerre Mondiale, alors que la vie parisienne est marquée par les restrictions et les couvres feux, les cafés de Saint Germain des Près (comme Le Flore, Les Deux-Magots ou la brasserie Lipp) sont les principaux lieux de rencontre et d’échange d la capitale occupée. A la Libération, ce quartier devient la capitale nocturne de la fête et de la musique en même temps qu’un haut lieu de la vie littéraire et artistique.
Ecrivains (Jean-Paul Sartres, Simone de Beauvoir, Jacques Prévert…), musiciens, peintres (Picasso)… se retrouvent le jour dans les cafés et la nuit dans les caves où ils découvrent ensemble le jazz américain. L’art et la littérature y foisonnent et se renouvellent.
Les caves de Saint Germain rassemblent également une jeunesse désabusée, piétinant les valeurs établies. Cette volonté de provoquer les bien-pensants se manifeste particulièrement à travers la chanson. Celles de Boris Vian, le Déserteur, la Complainte du Progrès figurent