La compétitivité en France
Louis Gallois, "la reconquête de la compétitivité industrielle doit être considérée comme la priorité économique de notre pays".
Tous les indicateurs le confirment : la compétitivité de l’industrie française régresse depuis 10 ans et le mouvement semble s’accélérer. La diminution du poids de l’industrie dans le PIB français est plus rapide que dans presque tous les autres pays européens ; le déficit croissant du commerce extérieur marque nos difficultés à la fois vis-à-vis des meilleures industries européennes et face à la montée des émergents.
La perte de compétitivité industrielle est le signe d’une perte de compétitivité globale de l’économie française dans un contexte de mondialisation.
Plan : Il s’agit tout d’abord de clarifier le concept de compétitivité, car c’est bien du flou des concepts que se nourrit un argumentaire scientifiquement discutable. Le deuxième objectif s’inscrit dans le droit fil de cette clarification conceptuelle : examiner la thèse du déclin français. Puis nous examinerons les principales mesures qui sont suggérées afin d’engager la France dans un choc de compétitivité.
I.
La compétitivité, de quoi parle-t-on ?
A. Capacité à placer ses produits ou à améliorer le niveau de vie ?
L’OCDE (1996) considère que « la compétitivité désigne la capacité d’entreprises, d’industries, de régions, de nations ou d’ensembles supranationaux de générer de façon durable un revenu et un niveau d’emploi relativement élevés, tout en étant et restant exposés à la concurrence internationale». Ainsi, la compétitivité est l’aptitude pour l’ensemble des entreprises ou un secteur d’une économie à faire face à la concurrence, soit par sa capacité à augmenter ou maintenir ses parts de marché, soit par sa capacité à satisfaire la demande intérieure et/ou mondiale pour un secteur d'activité ou un pays. Tournant dans la réflexion sur la compétitivité, le rapport Jacquemin (1997), qui synthétise les travaux du