La condition de l'homme la bruyère
"De l'Homme" Rmq 126-131
Les Caractères, constitué d'observation sur la société de l'époque, sont en fait une satire de la cour, de la noblesse, du clergé, et même du roi. Les remarques 121 à 131 du chapitre "De l'Homme", traitent de l'inhumain de l'homme, fort ou faible: jusqu'où peut aller la fureur de l'amour de soi, l'animalisation de l'autre ou de soi et de la régulation, pourtant paradoxale, du "commerce" des faibles et des forts. C'est le chapitre le plus ample qui marque une inflexion après la gradation qui va de la société au souverain. Avant la remarque 126, La Bruyère nous livre une série de portraits. Celui d'Antagoras, dont l'étymologie du nom signifie qui "parle contre", met en scène un plaideur acharné. Il prend part à toutes les affaires judiciaires et se mêle de tout. Il est à la fois "parent avec tous et haï de tous". La Bruyère veut situer le mal à sa source, qui est la nature humaine. Il veut concentrer son attention sur l'homme quelque soit sa condition ou son rang dans la société. Si celle-ci se porte mal, c'est parce que les "hommes de biens" y sont rares. A travers ses remarques, l'auteur dénonce le comportement des hommes entre eux, qui gaspillent leur énergie à se nuirent et à se mépriser au lieu de vivre en harmonie.
Rmq 126: Dans cette remarque, La Bruyère nous dépeint les mauvaises relations entre les hommes: "se défendre des uns et à nuire aux autres". Les hommes se comportent mal les uns avec les autres. Ils ne peuvent pas vivre en paix et en harmonie et évoluent dans un climat d'insécurité. Ils se méprisent les uns les autres. Ils perdent leur temps et leur énergie à mépriser et à être méprisé: "ils meurent consumés de vieillesse". Ils cherchent le malheur d'autrui. Ils semblent incapables de faire le bien et le bonheur de l'autre. Leur principale activité et occupation est de faire le malheur de leur semblable et de leur nuire. Mais ils souffrent aussi du mépris des autres à leur égard.
Rmq