La confusion de l'être dans la confusion des sentiments
Paru en Australie en 1927, le roman de Stefan Zweig nous présente une vision rétrospective d'une période importante et inconnue dans la vie du personnage principal : Roland, un professeur qui rédige une sorte de critique explicative à propos de sa biographie, écrite à l'occasion de son soixantième anniversaire. L'histoire est raconté en première personne et se déroule dans deux villes d'Allemagne. Le protagoniste est âgée de 19 ans au moment du récit et il prends des cours de philologie anglaise à l'université où il rencontre un professeur -qu'il appelle maître- qui lui fait découvrir des sentiments qu'il n'avais jamais ressenti et qui ont restés au long de sa vie. L'histoire d'une passion, la recherche d'une restitution parentale ou les enjeux d'un désir morbide sont les qualificatifs que l'on entend souvent à propos de la confusion des sentiments.
En effet nous pourrions aborder le texte à partir d'une vision freudienne sur un modèle parental identifié dans les rôles des trois personnages principaux : Roland comme l'enfant;le maître comme le père ; et la femme comme la mère. Nous pourrions aussi prendre en compte le caractère œdipien du roman et l’étudier à partir de l'idée du fils bâtard. Pourtant ce qui a été le plus attirante dans notre lecture, c’était le rôle de l'amour et du désir dans cette histoire particulière. Cela nous a mené a nous poser la question de savoir si Roland aime son professeur tel qu'il est, dans sa singularité, comme il le dit explicitement à la fin du livre1, où si ce qu'il aime vraiment, ce sont ses propres idées sur le professeur, c'est à dire est-ce que Roland aime le professeur ou est-ce qu'il aime quelque chose dans le professeur ?. Nous allons aborder le sujet à partir de 4 axes qui signalent chronologiquement des moments précis du récit et que nous avons appelé :la préparation du personnage, la découverte et la séduction, une promesse de transcendance et le