la conscience de soi suppose t elle autrui ?
La conscience de soi, c’est le fait de se savoir être là, de se savoir être un sujet et un individu différent des objets et des autres sujets. En ce sens, il semble que l’autre ne soit pas nécessaire à la conscience de soi, je pourrais même selon Descartes douter de son existence sans que cela altère le moindre du monde, ma certitude d’être. Mais la conscience de soi, c’est aussi la connaissance de soi, et là, il semble que je ne sois pas le mieux placé pour savoir qui je suis. Les autres semblent pouvoir jouer un rôle essentiel, ne serait-ce que parce qu’ils me jugent à distance, et que cette distance entre le sujet connaissant et son objet d’étude semble être une condition d’objectivité. Aussi on peut se demander si la conscience de soi ne supposerait pas finalement autrui. C’est donc du problème des conditions de la prise de conscience de soi et de ses limites dont nous allons traiter. Se poser cette question, c’est présupposer que derrière l’anonymat du mot autrui, se cachent des autres tous identiques, tous aussi inessentiels ou fondamentaux pour la connaissance de de moi-même. Nous nous demanderons donc si la conscience de soi n’est pas solitaire, si pour autant on peut se passer des autres pour se connaître véritablement et si tous les autres sont de précieux médiateurs entre moi et moi-même
I. la conscience de soi est solitaire
la conscience de soi est un rapport immédiat ou réfléchi qui ne nécessite pas les autres: l’enfant se sent immédiatement, même s’il ne se distingue pas au départ du monde et des autres. Si les autre sont nécessaires, ce n’est que pour s’en distinguer, comme repoussoir pourrait-on dire. Leur présence est en un sens nécessaire, mais pas eux.
Et d’ailleurs, on peut s’en passer pour avoir la certitude d’être.« je pense donc je suis » Descartes, certitude d’être dans le solipsisme (seule mon existence en tant qu’esprit est réelle et certaine, le reste est douteux et ne pourrait être que représentation)
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