La conscience de soi
Je suis moi parce que je suis un individu, une réalité indépendante. On peut me soustraire un bras sans me retirer à moi - même. Comme le montrent les anecdotes relatives aux stoïciens, on peut faire tort à mon corps, sans me faire, à moi, le moindre tort. Il y a une irréductible individualité que le nom consacre puisque je suis le seul à le porter.
Je suis moi parce que je suis un individu qui a une unité et une continuité. Toutes mes qualités me font sans me défaire si elles viennent à se perdre. Le temps peut amoindrir mes capacités, il peut émousser mes aptitudes physiques, retarder mon agilité mentale : je resterai un moi qui est ce moi.
Cette unité qui subsiste à travers le temps, en dépit des changements, fait de moi une personne. Je sais que je suis moi travers toutes les altérations que je subis. Une personne dispose d'une identité qui subsiste et qui sait que cette identité subsiste1 . En deçà du moi social, BERGSON décèle un moi profond qui persiste dans ses changements, par ses changements : le moi n'est pas une réalité stable ; il "est" une succession incessante de mouvements.
Mais avec la notion de personne, la question de l'identité change de registre. La personne est définie par son histoire et cette histoire est en partie construite avec les autres, parfois par les autres.
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Mon identité est posée du dehors dans mon être naturel même. Je suis moi en tant que réalité naturelle, corporelle, observable qui dispose d'une consistance au même titre qu'une chose. Mon identité est donc ma permanence dan le monde. Mais cela me définirait comme au mieux comme objet, pas comme une personne.
Mon identité est alors posée de l'extérieur par un ensemble de déterminations sociales. Mon nom, mon inscription dans des