Selon l’économiste Jean-Marc Vittori, « la croissance est une ambition, une solution, une obsession. Dans la tête des décideurs, elle est tout cela à la fois. Pour le gouvernant d’un pays, c’est le meilleur moyen d’oublier l’économie pour se consacrer à des questions plus sérieuses. ». Du côté des économistes, « la question de la croissance n’est pas seulement fondamentale, elle est aussi fondatrice ». Dans le contexte de crise économique que nous traversons, l’objectif principal des dirigeants politiques semble en effet être de renouer avec la croissance économique.
La croissance économique correspond à l’augmentation pendant une période donnée d’un indicateur de dimension économique. L’indicateur utilisé au niveau des Etats est le Produit Intérieur Brut (PIB), qui se définit comme un agrégat mesurant les richesses produites par les unités institutionnelles résidentes. Dans le calcul de la croissance économique, il est exprimé en prix constants pour corriger les effets de l’inflation. Il correspond donc à la somme des valeurs ajoutées brutes et mesure à ce titre la création de richesses. C’est la variation de ce PIB qui sert de base à la comparaison des différents pays entre eux. L’apparition d’une croissance économique durable et soutenue est un phénomène récent : elle a émergé avec la révolution industrielle à partir de la première moitié du XIXe siècle et a depuis connu de fortes fluctuations. D’abord forte durant les révolutions industrielles, du fait du passage à des formes modernes de production et du développement d’innovations majeures comme le moteur à explosion ou l’électricité, elle a ralenti entre 1913 et 1950 du fait des deux guerres mondiales et de la crise de 1929. La période des Trente glorieuses a représenté l’âge d’or de la croissance en Occident, avant de ralentir fortement à partir du premier choc pétrolier de 1973.
Depuis près de quarante ans, la croissance est en effet très limitée dans les pays développés ce qui a amené certains