La conversation au 17ème le misanthrope et les femmes savantes
D’après les écrits du Père Bouhours et de Madeleine de Scudéry
La conversation est, au 17ème siècle, un des fondements de la conception de l’honnête homme. Pour étudier plus précisément ce vaste sujet, nous allons nous concentrer sur les écrits de Madeleine de Scudéry ainsi que sur ceux du Père Bouhours. Contemporaine de Corneille, Mlle de Scudéry innove et se distingue des autres dames de son époque en tentant de rapprocher la culture et la femme, toutes deux pourtant bien éloignées l’une de l’autre dans cette société du 17ème siècle. Elle y parviendra grâce au succès de ses œuvres littéraires. Quant au père Bouhours quoique prêtre jésuite, il fréquentait volontiers salons mondains dont celui de Madeleine de Scudéry. En 1671, après avoir déjà écrit divers textes, il rencontre la notoriété en achevant Les Entretiens d’Ariste et d’Eugène . Nous allons essayer de mettre en évidence les préceptes généraux de ces deux personnalités en se basant sur quelques extraits de textes. Il s’agit d’analyser des scènes de conversations dans deux pièces de théâtre de Molière : Le Misanthrope ainsi que Les Femmes savantes.
Il est intéressant de relever en préambule que les textes de Melle de Scudéry et du père Bouhours sont présentés dans des formes qui présentent bien des similitudes. Il ne s’agit plus de traités comme on l’avait vu chez Faret par exemple, mais bien de dialogues ou plus précisément de conversations portant sur le sujet même de la conversation. Grâce à cette innovation dans la forme, les auteurs vont pouvoir nuancer leurs propos, proposant tantôt une idée, tantôt la réfutant. Ce faisant, cela crée un effet que l’on peut presque qualifier de « théâtral », les sujets n’étant traités que dans des dialogues. C’est pourquoi il est d’autant plus intéressant de mettre ces auteurs en parallèle avec Molière.
Pour commencer, apprécions le texte de Melle de Scudéry, Le grand Cyrus . Dans l’extrait que nous traitons, l’auteur donne la parole à