La nation est souvent perçue comme une réalité sociale et politique qui s’impose. Ces individus, dotés d’éléments communs, auraient un sentiment d’identité commune et collective. Ces éléments communs seraient la culture, l’histoire et la langue. Cette conception de la nation issue du Philosophe Fichte est souvent utilisée lorsqu’il s’agit de se demander si une nation existe. Que se soit à l’échelle régionale ou internationale on se demande s’il existe des éléments objectifs suffisamment forts pour qu’un groupe puisse avoir le sentiment d’appartenir à une même nation. Cependant, la réalité est complexe et fait apparaître les limites de cette conception : les corses peuvent avoir une culture, une histoire et une langue communes mais pourtant ne pas avoir le sentiment de constituer une nation à part entière. Le référendum de 2002 qui proposait à la Corse un statut de collectivité unique a été rejeté et les indépendantistes ne dépassent pas généralement 25% des suffrages.
Tout d’abord, la Corse est une île située très loin de Paris, l’éloignement de l’île interfère sur le nationalisme.
De plus, l'histoire de la Corse ne nous permet pas à elle seule de déterminer si la Corse est une nation. L'occupation étrangère a été largement plus longue que les temps d'indépendance de l’île.
Quant au langage toujours parlé par les Corses, malgré la superposition administrative du français, est l'indice principal de l'ethnie. Les dialectes corses se répartissent en deux grands groupes : l ‘ensemble septentrional qui se rapproche du Toscan et l'ensemble oltramontano qui ressemble aux dialectes sardes du Nord. Politiquement l’île se divise en deux, le Nord est majoritairement de gauche et le Sud majoritairement de droite : clan radical de gauche à Bastia, clan RPR voire bonapartiste à Ajaccio. Les Corses du Nord et les Corses du Sud ont des idées opposées et leur union ne tient qu'à leur opposition commune au gouvernement français. Cette complexité explique que le nationalisme