la couleur bleue
Cette toile a été donnée au Musée par Claude Monet en 1923 pour, selon ses propres paroles,
"encourager ce musée dans ses tendances modernes". Depuis 1884, l’artiste était installé à
Giverny, petit village du Val de Seine, où il se passionnait pour l’aménagement de son jardin.
En 1893 il avait agrandi sa parcelle et fait creuser le fameux étang aux nymphéas, terme scientifique désignant une variété de nénuphar blanc. Conçu comme un petit paradis, ce jardin d’eau comportait des plantes aquatiques variées : roseaux, iris, nénuphars… En 1895, le pont japonais vint compléter cet atelier en plein air.
L’œuvre appartient à une série de quatre études consacrées à la rive nord-est de l’étang.
L’artiste s’attache à dépeindre la végétation luxuriante et les effets de la lumière sur l’eau, à travers le rideau de saules.
Monet, qui souffre depuis 1912 d’une affection oculaire, écrivait : "…l’étude des lumières vives m’était définitivement interdite.. mais je voyais aussi clair que jamais quand il s’agissait de tons vifs isolés dans une masse de tons sombres.". Cette toile est la parfaite illustration de ce constat : les couleurs vives des rosiers grimpants sur la gauche et les tons clairs de la trouée lumineuse se détachent sur le fond bleu-vert du feuillage.
L’absence de ciel, la grande variété des touches et l’imbrication étroite des couleurs entre elles atténuent l’effet de profondeur et créent une sensation de mise à plat de l’espace.
En 1883, Claude Monet s'installe à Giverny, petit village du Val de Seine désormais bien connu et crée un jardin foisonnant de fleurs dont les harmonies colorées lui inspireront de nombreuses peintures. Véritable atelier de plein air, ce jardin s'agrandit en 1893 d'une nouvelle parcelle. Le passage de l'Epte à proximité permet à Monet de construire le fameux étang des Nymphéas. Le peintre cultive avec un soin d'horticulteur son jardin d'eau, installant diverses variétés de plantes aquatiques,