La cour de louis xiv
Introduction
« Un monarque sans Cour est un grand arbre déraciné que le moindre coup de vent renverse » (Jean-François SOLNON, la Cour de France). Au Moyen Age les rois de France ne tenaient pas de Cour à proprement parlé. Assistés par grands vassaux et autres conseillers, loin des raffinements et des fastes, la simplicité régnait en leurs hôtels. Émergeant lentement de la féodalité, la royauté française des XIIe et des XIIIe siècles a progressivement sécrété un embryon de cour. Cependant, la cour de France de 1661, date où Louis XIV impose son pouvoir personnel, ne s'est pas construite en un jour, bien que sa mécanique paraisse à nos yeux contemporains si achevée comme crée d'une pièce par Louis XIV. Véritablement, les Valois sont les « inventeurs responsables » (SOLNON) de la cour, cette cour dont Madame de Lafayette vante encore « l'éclat et la magnificence » dans la princesse de Clèves en 1678. La gloire de Louis XIV est d'avoir ravivé les usages et les traditions de cette cour brillante préexistante trop dispersée et éclatée. Plus que créateur comme il souhaitait le faire croire celui qui voulait « l'ordre et la règle » (saint Simon) est l'investigateur de la remise en ordre de la cour. Le roi soleil, selon Saint Simon aimait « en tout la splendeur, la magnificence et la profusion. Ce goût il le tourna en maxime par politique, et l'inspira en tout à sa cour ». « Écorce extérieure de la vie du monarque », la cour est en fait une allégorie à son image. C'est au sein de cette cour fastueuse que se meut notre auteur dès 1703. Venu au monde en 1675, Louis de Rouvroy, duc de saint Simon dès 1693, appartient à une vieille famille picarde d'extraction chevaleresque plus ancienne qu'illustre. Dès son plus jeune âge, la naissance et le rang compte dans son univers mental au point de rapidement tourner à la monomanie. En effet en 1635, son père Claude, favori éphémère de Louis XIII, est fait duc et pair, le plaçant au sommet de