La crise de 1929
1- Les Etats-Unis dans les années 1920 : une prospérité trompeuse
« Dire de la période qui a précédé la Grande Dépression que c’était les années du jazz et de la prospérité, les années folles, c’est déformer la réalité » (Howard Zinn, historien américain)
Dans les années 1920, les Etats-Unis, première économie mondiale, connaissent une prospérité considérable : on parle des « années folles ». L’explosion du crédit permet à la classe moyenne américaine (la « middle class ») d’accéder à la propriété immobilière et à des produits aujourd’hui courants (électroménager, automobile). Entre 1921 et 1929, le nombre de voitures est ainsi passé de 6 à 27 millions ! En 1929, un américain sur cinq possède une automobile. En même temps, la classe moyenne américaine finance sa frénésie d’achats en spéculant à la bourse : l’indice boursier est multiplié par quatre en neuf ans. Cette euphorie générale est bien résumée par le slogan de campagne du président américain de l’époque, le républicain Herbert Hoover, élu en 1928 : « la prospérité est au coin de la rue ».
Mais cette prospérité est trompeuse : beaucoup d’Américains n’en bénéficient pas, en particulier les paysans et les ouvriers. Surtout, la spéculation boursière devient de plus en plus artificielle : les ménages s’endettent en achetant des actions en bourse avec la certitude d’obtenir des gains considérables. Si quelques économistes tirent la sonnette d’alarme (un mois avant le krach, le 5 septembre 1929, Roger Babson déclare : « Tôt ou tard, un krach se produira et il risque d’être terrible »), qui les écoute ?
2- Le krach de Wall Street L’effondrement de la bourse (le krach) était donc prévisible : les périodes de hausse des cours s’accompagnent toujours de réajustements et de période de baisse. Mais ce qui se produit le jeudi 24 octobre 1929 (ou « jeudi noir ») dépasse les prévisions les plus pessimistes : les cours baissent de 22% en quelques heures. En six jours, 30 milliards de