La croissance economique
Quand on regarde le monde et son histoire depuis deux siècles, ce qui frappe, c'est l'ampleur des changements que l'on peut observer : le niveau de vie semble s'être considérablement élevé, les conditions de vie se sont transformées. On a même l'impression que ces changements vont de plus en plus vite : il n'y a certes rien de comparable entre les conditions de vie d'avant la seconde guerre mondiale et celles d'aujourd'hui, mais c'est vrai sans remonter si loin : quelle différence, par exemple, entre les conditions d'installation d'un jeune quittant sa famille aujourd'hui et celles qui existaient au début des années 70, où la douche et le téléphone étaient considérés comme le luxe absolu ! Il n'empêche que ces changements positifs, qui nous semblent évidents parce que nous les vivons, ne sont pas partagés par tous dans le monde, ni même par tous dans les pays riches. Ce sont donc ces deux questions que nous aborderons dans cette introduction : en quoi peut-on parler de croissance, de développement, de changement social d'une part, et, d'autre part, ces changements ne se sont-ils pas accompagnés de différences et d'inégalités de réalisation entre les pays et au cours du temps ? Cependant, avant de commencer cette présentation, il est nécessaire de rappeler en quoi consiste le cadre de ces changements.
Nos sociétés sont d'abord des économies de marché, c'est-à -dire que les actions des différents intervenants sont rendues cohérentes grâce au marché par le système des prix. Cela signifie qu'existe laliberté d'entreprendre et de contracter. Cela ne signifie pas que l'Etat n'a pas à intervenir. Le marché, comme vous l'avez vu en première, ne peut pas fonctionner sans être organisé et sans un contrôle du respect des règles. L'Etat a aussi d'autres raisons d'intervenir dans une économie de marché. Il n'en reste pas moins que le fonctionnement de l'économie reste essentiellement déterminé par le marché.
Nos sociétés sont d'autre part des sociétés qui