La croissance et le chomage
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L’accroissement des inégalités sociales et économiques est certainement l’un des faits marquants des dernières décennies. Certes, le capitalisme et l’économie de marché sont indissociables des rapports sociaux inégaux. Comme le soulignait Keynes dans sa Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie (1936), « les deux vices marquants du monde économique où nous vivons sont, le premier, que le plein emploi n’y est pas assuré, le second, que la répartition de la fortune et du revenu y est arbitraire et manque d’équité ». Cependant, le fossé entre les riches et les pauvres n’a pas toujours été aussi profond qu’aujourd’hui. La période de la fin de la Seconde guerre mondiale à la seconde moitié des années 1970 a été caractérisée par un recul des inégalités dans un grand nombre de pays (OCDE, 2008). Or, depuis les années 1980, plusieurs de ces sociétés sont touchées par une nouvelle poussée inégalitaire.
L’élargissement des écarts a été particulièrement spectaculaire aux États-Unis. En 1979, les personnes appartenant aux 1 % les plus riches captaient environ 7,5 % du revenu national. Cette part a grimpé à 16 % en 2006. Leur revenu moyen après impôt équivaut aujourd’hui à plus de 73 fois celui des 20 % les plus pauvres, alors que ce ratio était à 23 pour un à la fin des années 1970.
Le Canada présente une trajectoire similaire, si bien qu’au cours des dix dernières années il est devenu l’un des pays les plus inégalitaires de l’Organisation de coopération et de développement économique. Le Québec n’a évidemment pas été épargné. Sommes-nous condamnés à plus d’inégalités ? Est-ce le prix à payer pour plus de croissance ? Telles sont les interrogations qui motivent notre réflexion.
Après avoir exposé un état des lieux, cet article