La croissance potentielle française sera-t-elle durablement affectée par la « grande récession » de 2009 ?
Dans la crise actuelle, d’origine financière, aucun déterminant de la demande n’est épargné : de nombreux pays de l’OCDE connaissent à la fois une forte baisse de la production, une baisse de l’investissement des agents privés et une baisse de la consommation des ménages associée à la hausse du chômage. Si l’offre potentielle était également réduite, les conséquences de la crise sur l’activité économique seraient plus durables. Autrement dit, le niveau du PIB potentiel et/ou son taux de croissance pourraient être affectés à long terme.
Cependant, le diagnostic sur les conséquences de la crise ne fait pour l’instant pas consensus. En effet, le PIB potentiel et la croissance potentielle ne sont pas observables et de nombreuses méthodes sont utilisées pour les estimer. Celles-ci n’aboutissent pas nécessairement à des évaluations concordantes.
Après avoir rappelé les définitions des différents concepts, cet exposé examinera quels sont les impacts possibles de la crise sur la croissance potentielle et proposera de discuter le scénario le plus crédible.
I. Deux notions Fondamentales : PIB potentiel et croissance potentielle
Qu’entend-on par PIB potentiel ?
*Le PIB potentiel est le niveau maximal de production compatible avec la stabilité des prix à moyen-long terme (plus généralement, le PIB potentiel est la production soutenable à long terme. Une inflation excessive est un des déséquilibres non soutenables à moyen terme, mais le déficit courant (qui ne passe pas nécessairement par une gausse des prix à la consommation) en est un autre à long terme.)
*La croissance potentielle se définit alors comme le taux de croissance du PIB potentiel.
Ces variables ne sont pas directement observables. Il est donc nécessaire de se doter d’un cadre théorique pour en analyser les déterminants.
Le PIB potentiel est supposé dépendre de trois éléments : le