La croissance verte
On entend parfois: "Le développement durable (DD), c'est pour les bons jours, quand tout va bien. C'est pour ceux qui peuvent se le permettre. C'est un supplément d'âme bien utile de temps en temps, mais quand les choses sont dures, il faut vraiment aller à l'essentiel."
Il semble que certains en entendent autrement: Paul Polman, PDG d'Unilever, martèle d'autant plus sa stratégie "Sustainable Living Plan" que la crise s'installe. Effet de manche ou coup de pub, disent certains.
Réduction des coûts, maitrise des risques, accès aux marchés émergents en forte croissance
A y regarder de plus près, on a rarement vu un groupe d'une telle taille se lancer si délibérément dans la réduction drastique des consommations de ressources naturelles (-50% de CO2 en dix ans), dans l'amélioration des pratiques au coeur de sa supply chain, dans le soutien des petits exploitants agricoles et distributeurs, ou encore dans l'influence des pratiques de consommation.
Bien évidemment, l'entreprise y gagne également: réduction des coûts, maitrise des risques, accès aux marchés émergents en forte croissance, préservation de l'acceptabilité de la marque, voire création d'une désirabilité nouvelle auprès de publics de plus en plus exigeants sur ces sujets.
Comme pour chaque grand groupe aux multiples emprises, aux nombreuses marques et au coeur d'un faisceau d'attentes économiques et financières, on pourra trouver chez Unilever des zones de progrès, et certaines de ses marques ont été critiquées en 2012. Toutefois, l'intensité des transformations engagées -et réaffirmées en pleine crise- sont un signe clair: le développement durable délibéré, stratégique, au service de la performance