La transmission
Selon N. Abraham et M.Torok :
La crypte et le fantôme

L'apport de Nicolas Abraham et de Marie Torok est de considérer les événements vécus par les parents, et leurs répercussions, comme étant susceptibles d’affecter le psychisme d'un individu autant que ses propres expériences. Ainsi, lorsqu'un travail de deuil ou lorsque la résolution d'un traumatisme n'a pas été effectuée dans les générations précédentes, les descendants héritent en quelque sorte de ces problématiques non résolues.

Ce processus peut être résumé de la manière suivante :

Un événement, deuil ou traumatisme non résolu, s'inscrit chez un parent qui ne peut en parler.
Cet événement est « indicible ». Ce parent est dit "porteur d'une crypte". C'est le cas de
Raimunda, victime à l'adolescence de viol et d'inceste de la part de son propre père. Elle s'éloignera alors de ses parents : de son père pour l'acte qu'il a commis et de sa mère qui n'a pas compris la situation (ou en tous cas qui ne l’a pas défendue) et qu'elle a alors détesté.
Raimunda est donc porteuse d'une crypte.

Son descendant risque alors d'être affecté dans la totalité de son fonctionnement psychique : il perçoit mais ne peut nommer l'événement dont à souffert son parent. Cet événement est
« innommable ». Ce descendant est dit "porteur de fantôme". C'est le cas de Paula, la fille de
Raimunda, qui n'a connu pas connu ses "grands parents" et qui ne connaît pas non plus son histoire (l’histoire de son origine, de sa conception). Lorsque Paco, son "propre" père, tente de la violer, elle le tue. A-t-elle alors perçu la souffrance de sa mère qui a vécu le même type d'agression, sans en avoir jamais parlé? Paula est donc porteuse d'un Fantôme.

A la génération suivante, les descendants peuvent être envahis de perceptions, sensations ou images en rapport avec cet événement qui leur est pourtant inconnu. Cet événement est
« impensable ». Dans le film, il n'y a pas de génération suivante, Paula