la dame de Ragoon
Fille d'un héros de l'indépendance birmane, Prix Nobel de la Paix 1991, leader incontestée de l'opposition birmane, Aung San Suu Kyi est une véritable héroïne des temps modernes. Sa lutte pour la liberté de son peuple évoque celle menée par d'autres grands leaders du 20e siècle, dont Gandhi et Nelson Mandela. Son récent triomphe politique dans les urnes, rendu possible par une ouverture partielle du régime birman, est l'aboutissement de 25 ans d'abnégation et de courage.
Aung San Suu Kyi est née en Birmanie à Rangoon le 19 juin 1945. Elle est la fille d’un grand général Aung San qui est assassiné par un rival politique le 19 juillet 1947 car il avait essayé de négocier l’indépendance de son pays. Le 4 janvier 1948, un événement bouleverse le pays tout entier : la Birmanie devient indépendante et quitte le Commonwealth, elle n’est donc plus sous l’autorité britannique. A partir de ce jour là, un régime démocratique parlementaire est instauré. Du fait de la mort de son père, sa mère s’investit énormément en politique. En 1960, Aung San Suu Kyi part s’installer en Inde, où sa mère est nommée ambassadrice de Birmanie. Elle termine ses études secondaires dans une atmosphère heureuse. Seulement, en 1962, le général Ne Win fait un coup d’état en Birmanie, et impose une dictature aux Birmans. Aung San Suu Kyi n’est que peu touchée par cet événement, parce qu’elle s’installe en 1964 en Angleterre et poursuit ces études au St Hugh’s College d’Oxford, où elle rencontre son futur époux, Michael Aris. Ils se marient en 1972 et auront deux fils, Alexander et Kim.
La véritable épopée d’Aung San Suu Kyi commence en 1988 lorsqu’elle retourne en Birmanie pour être auprès de sa mère malade. Elle entre peu à peu dans la vie politique, ses idées sont non violentes, très proches de celles de Mahatma Gandhi. Le 18 septembre de la même année, un groupe de généraux renverse Ne Win ; une nouvelle junte militaire dirige la Birmanie : le Conseil d'État pour la