LA DEFENSE DES GAULES Huile sur toile THEODORE CHASSERIAU

Vous allez me dire : « Mais qu’est-ce que c’est grand ! Certes, cette huile sur toile, réalisée par Théodore Chassériau, en 1855, mesure 520 cms X 310 cms. C’est tellement grand que cela pose des problèmes de conservation … et de transport !
Mais, en fait, c’était dans le goût de l’époque : Théophile Gautier disait dans le tome 1 de son texte « Beaux Arts en Europe » (Michel Lévy Frères 1856) :
« C’est à l’usage de la fresque que l’Italie doit la supériorité de ses écoles ». On avait donc pris l’habitude de peindre à même les murs ou de faire de grands tableaux (il nous suffit de regarder le Delacroix, au fond, à droite, dans cette salle.)
De plus, ici, il fallait impressionner : la toile était présentée par Chassériau avec une autre de registre orientaliste, »Le Tepidarium », à l’exposition universelle de 1855. La première exposition universelle, celle de 1844 était plutôt franco-française. Mais les Anglais avaient réuni le monde entier sous le Crystal Palace de Paxton en 1851. La France se devait donc de monter d’un cran la prestation. Pour cette raison, on doubla l’exposition industrielle d’une exposition d’art. Napoléon III voulait que la France soit la première nation à offrir une grande exposition internationale d’art : presque 5000 œuvres, 28 nations, 1072 artistes français, un million de visiteurs… imaginez Hector Berlioz qui dirige le concert de remise des prix ! Il fallait donc quelque chose de fastueux… le fastueux est resté sans récompense… Une médaille de 3ième classe pour l’autre toile « Le Tepidarium ». Néanmoins, « La Défense des Gaules » est acquise deux ans plus tard, pour la somme de 8000 Frs, par le Ministère d’Etat et la Maison de L’Empereur. En 1858, l’Etat vote le dépôt de la toile à Clermont Ferrand.
Cette monumentalité correspondait aussi au désir profond de Chassériau pour lequel la peinture d’histoire était le but de sa mission et l’acmé de sa réussite. Très