La definition de l homme pour rousseau
Une étude centrée sur la définition de l’homme chez Rousseau se doit de manifester ces objectifs scientifiques et éthiques. Définir signifie aussi bien donner le genre et la différence spécifique, décrire et préciser le devoir être de l’objet étudié. Cette étude cherchera à embrasser ces trois modalités de la définition. Une réduction à la définition genre plus différence dévoilerait un homme abstrait. De même, notre étude ne s’arrêtera pas à la description que Rousseau donne des hommes de son temps, ces êtres dépravés, le risque serait de transformer Rousseau en anti-humaniste et d’oublier que l’humanisme n’est pas naïf[2]. Enfin, figer la définition de l’homme sur son devoir être serait omettre que l’homme est un être indéterminé, complexe, qui peut le meilleur et le pire. En un mot, cette étude dévoile ces trois définitions leurs articulations et la manière dont Rousseau rompt et perpétue la tradition philosophique. La Renaissance insistait sur l’indétermination de l’homme : infinie et sublime pour Pic de la Mirandole, limitée par la nature selon Pomponazzi. La modernité affiche la même diversité : mécanisme modéré chez Descartes, extrême chez La Mettrie.
Rousseau reprend le thème de l’homme indéterminé, d’une essence humaine ouverte à mille accidents. Cette idée ouvre la voie d’une définition