La destruction et le chaos, source de création au théâtre
Au moins j’aurais laissé un beau cadavre, Vincent Macaigne
Sul concetto di volto nel figlio di Dio, Romeo Castellucci
Hedda Gabler, Ivo van Hove
« La destruction et le chaos, source de création au théâtre. »
Le chaos en quelques mots : Dans la théorie de la création du monde établie par les Grecs anciens le monde va se créer par la mise en ordre du chaos. Ainsi d’après la Bible, « En arrachant les choses au chaos originel, le Créateur a assigné à chacune d'elles sa place en un monde ordonné. ». Dans chacune des pièces que nous allons étudier, nous verrons comment la destruction est utilisée sous toute ses formes. Qu’elle soit humaine ou matériel elle est source de création et d’interrogation. En premier lieu nous verrons comment, par la déconstruction perpétuelle du décor et de la scène, Vincent Macaigne aborde l’idée de chaos dans son adaptation d’Hamlet. Un désordre matériel montré et assumé qui n’est pas utilisé au hasard. Dans un deuxième temps nous verrons comment Ivo van Hove montre une certaine destruction de l’homme dans le portrait de ses personnages chaotiques par le contraste d’une mise en scène ordonnée et d’un décor épuré. Et pour finir nous étudierons, comment Romeo Castellucci nous confronte à la déchéance de l’homme et nous interroge sur la destruction de l’être et sur la place d’un homme qui se dégrade, dans notre société par le biais du regard du Christ.
Dans Au moins j’aurais laissé un beau cadavre de Vincent Macaigne, le processus théâtral est montré. Le metteur en scène impose aux spectateurs sa vision des choses, il impose le bruit, la violence, etc... Pour Macaigne le théâtre est une manière de rallier les gens (acteurs, metteur en scène, public, auteur), c’est pour lui un chantier de travail collectif qui rassemble. Dans son adaptation d’Hamlet, Macaigne discute avec la pièce de Shakespeare ainsi qu’avec le personnage d’Hamlet. Un personnage complexe en proie à une réflexion sur sa propre existence.