La dette des pays du sud

9108 mots 37 pages
Introduction :

La crise de la dette qui a débuté en 1982 est la conséquence d’un certain laxisme de la part des créanciers quant aux prêts accordés, d’une mauvaise utilisation des sommes reçues par les dirigeants des pays en développement et de la politique anti inflationniste menée au début des années 1980 par les pays occidentaux (hausse des taux d’intérêts). Cette crise a été gérée, avec l’accord des créanciers, par les institutions financières internationales. Ainsi, le FMI et la Banque mondiale ont conditionné toute restructuration de dette à l’adoption de programmes d’ajustement structurel qui, loin de régler les maux dont souffrent les PED, ont conduit à la crise des années 1990 et se sont traduits par une mise sous tutelle des économies des pays en développement. Si les institutions financières internationales tentent d’infléchir leurs politiques, celles-ci participent toujours d’une logique libérale. En définitive, si l’on veut redonner une certaine liberté d’action aux PED et sortir de la logique libérale imposée par les pays du Nord, il convient de supprimer cet instrument de domination que constitue leur dette extérieure et de mener une véritable réforme des IFI.

1. L’origine de la dette et la crise de la dette

Alors que dès les années 60, les pays du Sud s’endettent massivement, incités par des puissances du Nord désireuses d’écouler leurs liquidités et de trouver des débouchés après le choc pétrolier de 1973 et par des banques occidentales regorgeant de pétrodollars, deux tendances vont les plonger, au tournant des années 70 et 80, dans une situation économique intenable : l’augmentation déraisonnée des taux d’intérêts et la chute drastique du cours des matières premières, dont ils sont particulièrement dépendants. C’est le début d’une spirale infernale qui débouchera sur la crise de la dette et la « décennie perdue » pour le développement. En 1982, le Mexique annonce qu’il ne peut plus honorer sa dette. A sa suite, de nombreux pays,

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