La dictature de cincinnatus
Il s’agit d’un extrait du III livre de l’œuvre de Tite-Live, Ab Urbe Condita Libri. Tite-Live - né vers 59 av. J.-C. et décédé en 17 ap. J.-C. dans sa ville natale de Padoue (Paduvium en latin) - est un des plus célèbres historiens romains. Son œuvre monumentale (142 livres) sur l’histoire de Rome depuis sa fondation (qui est littéralement la traduction du titre) jusqu’à la mort de Drusus en 9 av. J. est un récit annalistique, c’est-à-dire an par an, dont seulement 35 livres sont parvenus jusqu’à nous : les livres I à X et XXI à XLV, les autres ne sont connus que par des fragments ou des résumés. Il est un fier partisan de la grandeur des Romains, qui selon lui sont capables de cultiver les valeurs les plus haut et les vertus les plus nobles : parmi lesquelles la liberté, d’où l’exaltation de la république, bien que il vive sous l’empereur Auguste, qui l’appelle en effet affectueusement « mon républicain » : il croie que l’Empire constitue le début de la décadence de Rome.
Le contexte où se situe la dictature de Cincinnatus est clairement celui de la Res publica Populi Romani – la République romaine – plus précisément la première période d’un régime politique qui traditionnellement gouverne Rome entre le 509 av. J.-C., et le 27/31 ap. J.C. Entre le Ve et le VIe siècle av. J.C. au nord de Rome –au centre de l’Italie- la civilisation étrusque représente la plus puissante de celles italiques, tandis que au sud il y a la Megále Ellás, la Grande Grèce, qui vit son âge d’or culturelle et économique (pag. 23 fascicule). La cité de Rome est alors encore une ville - certainement importante - mais dont l’influence s’étend seulement sur une partie du Latium. La période est caractérisée par toute une série de contrastes et troubles, qui produit la chute de la Monarchie, suivi par une crise militaire, économique et politique. D’une part à l’intérieur il y a des graves problèmes sociaux, déterminés par des tensions croissantes entre