La disparition de la multiplicité culturelle selon Levi-Strauss
Claude Lévi-Strauss
Né en 1908, Claude Lévi-Strauss, est un anthropologue et ethnologue français qui aura une influence décisive sur les sciences humaines dans la seconde moitié du XXe siècle. Il écrit des essais anthropologiques et ethnologiques, auxquels il mêle autobiographie et méditation philosophique, comme dans Tristes tropiques. En effet, dans ce texte extrait de la première partie de ce livre parsemé de récits de souvenirs de voyages effectués dans les années 1950, il remet en question l’ethnographie au XXe siècle. Nous allons donc observer comment par cet essai, l’ethnologue nous montre la disparition de la multiplicité culturelle, conséquence d’une omnipotence de la civilisation occidentale impériale et facteur de la misère ethnologique.
Ici, l’auteur nous offre l’image d’une civilisation occidentale qui se construit aux dépends des autres, , usant d’impérialisme culturel avec par exemple l’expression employée l.11, «c’est notre ordure lancée au visage de l’humanité ». Ici, le terme ordure a deux sens : celui de déchet/pollution que la société dite civilisée déverse dans les pays « non-développés » en profitant d’eux autant pour les ressources que la main d’œuvre ; mais aussi ordure en tant que comportement qui détruit sans considération sous prétexte de diffuser la « bonne » pensée unique. Le vocabulaire de la destruction nous signifie clairement cet impérialisme inconditionnel l.1 à 5 et l.42. Par la métaphore filée, paragraphe 3, l’auteur nous explique que toute chose étant complètement accessible et standardisée, aujourd’hui il nous faut toujours plus pour échapper à la monotonie du quotidien ; hier nous ramenions des épices, aujourd’hui des photos, et demain encore autre chose. Il nous offre l’image d’une société occidentale cherchant à tout niveler par le bas dans une sorte de « monoculture ; elle s’apprête à produire la civilisation en masse, comme la betterave » l.19. De plus, les images de pollution, de maladie