La dissuasion nucléaire
Les drames d'Hiroshima et de Nagasaki, uniques utilisations de l'arme nucléaire de l'Histoire, respectivement le 6 et 9 août 1945, pour mettre un terme à la Seconde Guerre Mondiale, témoignent bien de la puissance de cette arme de destruction massive. Les tensions diplomatiques actuelles exacerbent la peur d'une guerre atomique. Il apparaît donc plus que jamais nécessaire de comprendre les principes et enjeux de la dissuasion nucléaire ainsi que de connaître l'état de cette dernière dans le monde dans lequel nous vivons.
Les Etats-Unis sont les premiers à s'être dotés de l'arme nucléaire. C'est face au danger que représentait l'Allemagne nazie, et alertés par le scientifique Einstein, qu'ils engagèrent d'importantes recherches à ce sujet (Plan Manhattan) et fabriquèrent la première bombe atomique, Gadget, le 16 juillet 1945. Envieux de pouvoir bénéficier d'une puissance de frappe similaire, nombre de pays souhaitèrent à leur tour acquérir l'arme nucléaire. C'est le cas de l'URSS, qui l'obtint en 1949. La bombe atomique n'est alors pas considérée comme une arme « conventionnelle »: c'est la logique de dissuasion nucléaire, ou « équilibre de la terreur ». Les deux pays, ennemis depuis l'entrée dans la Guerre Froide, redoutent l'utilisation par l'autre de l'arme nucléaire. Il s'agit d'intimider et non de véritablement agir: chacun sachant qu'une agression atomique aurait pour réponse une autre agression atomique, les risques de pertes étaient trop importants et les avantages d'être l'agresseur quasi-nuls. Cette situation de recherche de « l'équilibre », fut perturbée par l'accession à la bombe atomique d'autres pays, comme la Grande-Bretagne en 1952, la France en 1960 et la Chine en 1964. Le rapport de force dualiste ne pouvait plus s'appliquer et la dissuasion ne visait non plus l'unique ennemi rival mais la communauté internationale entière.
Les dirigeants des pays détenteurs de l'arme atomique voyant en la