La diversité des suds français
La concentration des pouvoirs et d'un sixième de la population française autour de la capitale parisienne n'est pas seulement à l'origine d'un engorgement structurel des moyens de production face à la décision ; cette surpopulation de l'Ile-de-France et l'orientation rhénane du centre de gravité européen exacerbent et mythifient l'idée répandue d'un certain « sud », tout à la fois ensoleillé et enjeu de loisirs, synonyme de meilleures conditions de travail...
a. L'héliotropisme
L'aménagement actuel du territoire français dépend d'un schéma directeur national, mais intègre aussi l'espace national au sein des enjeux économiques, plus vastes, de l'Union européenne.
Les municipalités françaises situées sur un axe majeur méridien (Strasbourg, Dijon, Lyon, Clermont) privilégient l'aménagement de leur flanc urbain méridional comme pour mieux élancer leurs villes dans la dynamique héliotropique ambiante ! Le cas lyonnais illustre parfaitement cette redéfinition du « sud » : SDAU de 25 ans, le projet Lyon-Confluences présente aux Lyonnais, aux Français et aux Européens qui transitent par cette ville l'image d'une cité « porte de la Méditerranée ».
b. Les suds entre marginalisation et élargissement
Dans ce contexte de redéfinition sémantique, le sud français est élargi, mais ses espaces sont parfois mis à l'écart des axes majeurs de développement.
Depuis quarante ans, l'aménagement du territoire insiste sur des infrastructures qui canalisent les flux dans un sens nord/sud et dont l'axe Saône-Rhône -s'il n'est plus incontournable- retient toutes les attentions. Par ailleurs, il est devenu le réceptacle de tous les changements dus à l'héliotropisme du confort et des loisirs réunis : infrastructures de transports multiples et variées (autoroutes, TGV, aéroports internationaux), centres de production de l'énergie nucléaire, redéploiement industriel, ...
La vallée du Rhône n'est cependant qu'un goulet d'étranglement qui ouvre sur un arc