La double inconstance
Écrite par l’auteur français Pierre Carlet de Chamblain, appelé plus communément Marivaux, La double inconstance est une comédie en trois actes, représentée pour la toute première fois le 6 avril 1723. Comédie du siècle des Lumières, cette pièce de théâtre nous propose une intrigue sentimentale propre au style de son auteur, impliquant les différentes classes sociales. Cette analyse démontrera, à l’aide de la scène 11, acte II, que Flaminia use de plusieurs tactiques pour atteindre son but, celui-ci étant de détruire l’amour de Silvia envers Arlequin. En effet, le texte ci-dessous prouvera qu’elle manifeste de l’amitié pour Silvia tout en exerçant son autorité sur elle.
Tout d’abord, pour réaliser la mission que lui donne son prince, rompre l’amour qu’éprouve Silvia pour Arlequin, Flaminia exprime de l’amitié envers celle-ci. En effet, c’est en lui lançant toutes sortes d’éloges tels que «Vous avez du goût, de l’esprit, l’air fin et distingué» (l.627-628) qu’elle tente de créer des liens d’amitié avec Silvia. Ces paroles, à première vue inoffensives, cherchent à dénigrer Arlequin, tout en haussant l’estime de Silvia qui, selon Flaminia, est trop bien pour ce dernier. De plus, elle agit en amie avec Silvia en lui proposant de lui rendre service si cela en était son désir. Ainsi, l’extrait relevé à la page 101, ligne 667-668 «Je vous en débarrasserais volontiers pour vous faire plaisir», en parlant d’Arlequin, démontre à Silvia que Flaminia serait prête à faire tout ce qu’elle désirait pour la rendre heureuse. Le lecteur, à l’opposé de Silvia, lira entre les lignes que l’aide proposée par Flaminia ferait aussi son propre bonheur, elle pour qui les sentiments envers Arlequin se développaient de plus en plus tout au long de l’histoire. Cette amitié envers Silvia lors de cette scène a donc vraisemblablement un double sens que celle-ci ne voit