La dynamique du capitalisme
Le développement du capitalisme est le sujet de nombreuses thèses d’économistes. Un historien de formation pourtant s’est également prêté au jeu d’expliquer la genèse de celui-ci. En effet, Fernand Braudel (1902 – 1985), éminent représentant de l’école des annales, conteste en partie la thèse de Max Weber qui voyait la montée de la Réforme au 16ème siècle comme l’élément déclencheur du capitalisme. Même s’il concède que le développement de la Réforme à surement accéléré le processus du capitalisme, il considère que le capitalisme émerge bien avant. D’après Braudel, les bases du capitalisme naissent d’abord en Méditerranée au 14ème siècle puis se propagent en Orient puis en Italie pour gagner le nord de l’Europe aux 17ème et 18ème siècles. Braudel, dans cet extrait de « La dynamique du capitalisme » nous explique qu’il s’agit d’une construction historique et culturelle. Cet extrait est un regard sur les acteurs politiques et historiques du capitalisme. Quelle est la thèse de Braudel ? Quelles sont les modalités du modèle de Fernand Braudel ? C’est ce que nous tenterons d’expliquer en examinant d’abord la distinction qu’il opère entre deux économies de marché puis en étudiant les différents acteurs du capitalisme.
I/ Distinction entre deux économies de marché a) L’économie A : Un marché régulier
L’économie A telle que la décrit Braudel dans ce texte est celle que l’on connaît au Moyen Age. Il s’agit d’une économie régulière dont les échanges, qui se font a faible ou à moyenne distance, sont transparents, habituels et prévisibles et dont les profits sont par conséquents stables mais peu élevés. Braudel prend ainsi l’exemple du bourg, où producteurs et clients se rencontrent. Cette économie ne connait pas ou quasiment pas d’intermédiaires donc le jeu de la libre concurrence est respecté. On y pratique d’ailleurs, le « juste prix », un prix qui dépend de la juste valeur du travail fournit pour obtenir le produit et