La dysphasie & la dyslexie
La dysphasie doit être inscrite dans l’ensemble des perturbations développementales qui gênent l’enfant dans sa construction d’un être social et affectif. La particularité de la dysphasie tient au fait que les obstacles majeurs qui s’opposent à cette construction résident dans la qualité de l’équipement linguistique qui empêche le langage de jouer ses rôles de médiateur privilégié de la relation et de support de la pensée.
Certains chercheurs parlent de déviance linguistique : le sujet ne parle pas moins, ni comme un sujet plus jeune ; il parle différemment. Du fait des délais normaux de mise en place des fonctions linguistiques chez l’enfant, le diagnostic de ces troubles n’est pas possible avant l’âge de 3-4 ans. Il n’existe pas encore de consensus sur la physio-pathologie des différentes dysphasies, leurs étiologies, les limites de leurs définitions.
On s’accorde, semble-t-il, sur les différents symptômes. Ainsi on distingue essentiellement des dysphasies d’expression (le trouble prédomine sur les voies de "sortie"), et des dysphasies de réception (le trouble prédomine sur les voies de la compréhension, les voies d’"entrée" du message linguistique).
Les dysphasies d'expression se traduisent par des difficultés qui touchent les trois grandes fonctions expressives :
- la recherche et la récupération des mots en mémoire (indisponibilité ponctuelle des mots) ;
- l’organisation automatique des mots en phrase (parler "style télégraphique", réduction linguistique) ;
- la mise en sons des mots, la programmation puis la réalisation des différents sons nécessaires à la production sonore de l’énoncé (suite séquentielle des sons du langage rendant inintelligible la parole de l’enfant).
Le prototype des dysphasies de l’enfant est souvent considéré comme la combinaison de l’altération des deux dernières fonctions précitées.
Cette dysphasie, outre le trouble expressif oral majeur, induit toujours