La démocratie en aafrique
L A D É M O C R AT I E E N A F R I Q U E : S U C C È S E T R É S I S TA N C E S
L
es conférences nationales initiées en Afrique au début des années 1990, à la suite de la chute du mur de Berlin et de l’effondrement des pays communistes de l’ancien bloc de l’Est, ont inauguré la « vague de démocratisation », selon l’expression de samuel Huntington 1. Le processus de démocratisation avait déjà été enclenché plus tôt dans un certain nombre de pays africains (sénégal, Gambie, Cap-vert, île Maurice, Lesotho, par exemple). Mais la plupart des pays africains l’ont lancé au début des années 1990 selon deux modalités différentes. D’une part, Les conférences nationales, faut-il le rappeler, sont une invention, une contribution africaine à la théorie de la démocratisation. Ces assises politiques imposées par les mouvements d’opposition aux pouvoirs établis, composés essentiellement d’organisations de la société civile, se sont soldées par des résultats variables. Le modèle béninois de transition a influencé le dynamisme politique des pays francophones du début des années 1990. sept pays ont adhéré à cette nouvelle forme de démocratisation avec des fortunes diverses. La conférence nationale a été souveraine dans la plupart des pays qui l’ont expérimentée, à l’exception du Gabon. L’alternance est survenue au Congo (Brazzaville) et au Niger malgré quelques péripéties. Au Togo, l’issue de la conférence a été militarisée ; l’armée est intervenue dans le processus aux côtés du président pour contester certaines décisions de la conférence nationale et lui imposer sa volonté en définitive, tandis
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1. samuel Huntington, The Third Wave. Democratization in the Late Twentieth Century, Norman, university of oklahoma press, 1991. pour rappel, la troisième vague de démocratisation a démarré au portugal et s’est étendue en Amérique latine, puis en Europe de l’Est. p o u v o i r s – 1 2 9 . 2 0 0 9
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qu’au Zaïre les