Lors des primaires du PS en octobre 2011, la participation a été bien plus importante qu’espérée par les dirigeants du PS, qui attendaient un million d’électeurs et ont pu observer une participation de 2 600 000 puis 2 800 000 électeurs au second tour, on a parlé de succès démocratique. Cela dénote un certain intérêt des citoyens pour l’élection présidentielle de 2012. Ceci mérite d’être abordé dans un contexte politique où c’est plutôt l’abstention qui marque les élections françaises de toutes échelles. De fait, on observe régulièrement, dans les médias ou ailleurs, un désintérêt plus ou moins relatif des français pour leur vie politique. Ce désintérêt est-il avéré ? S’il l’est, est-ce par rapport aux questions socio-politiques elles-mêmes traitées, ou bien par rapport aux personnages présents sur la scène politique ?
La dépolitisation pourrait ainsi être définie comme une perte de conviction ou d’engagement politique. Ce terme peut être appliqué à plusieurs domaines sociologiques, mais ici, ce qui attire le plus notre attention, c’est bien la dépolitisation de la société, en raison des problèmes et des intérêts qu’elle présente à nos yeux. Les avis divergent sur sa nature, mais tous semblent s’accorder sur le fait qu’elle apparaît avec une acceptation du modèle occidental lors de la disparition du bloc communiste à la fin de la guerre froide, Roberto Esposito en parle ainsi comme d’une « forme achevée de la Modernité politique. » Dans tous les cas, des questions notables se posent quant à la dépolitisation: présente-t-elle un danger pour la démocratie, ou bien matérialise-t-elle un renouveau de l’expression citoyenne ?
Il conviendra dans ces conditions d’affirmer que si la dépolitisation prend la forme dans notre société d’une défiance citoyenne très forte à l’égard du politique, elle ne cristallise pas pour autant la fin de toute action citoyenne.

I . La nature de la dépolitisation : méfiance ou plutôt défiance à l’égard du politique.
On ne peut