La désatellisation de l'europe de l'est
Après la Deuxième Guerre mondiale, un nouvel ordre international s’impose, sous la domination de deux superpuissances : Etats-Unis et URSS. Les deux Grands de la Guerre Froide imposent une bipolarisation du monde divisé en un « monde libre » et un bloc communiste idéologiquement opposés. L’Union Soviétique étend son influence sur l’Europe centrale et orientale grâce à ses troupes qui ont libéré ces territoires. L’Europe est coupée en deux par ce que Churchill appelle le « rideau de fer » dans son discours à Fulton (1946). Les Etats à l’Est de cette limite sont sous contrôle soviétique. Les communistes mettent en place des gouvernements de coalition – les Fronts Nationaux – mais très vite ils éliminent les autres tendances politiques par la tactique dite du « salami ». L’opposition ainsi effacée, ils peuvent installer sans résistance un régime de démocratie populaire. Si Lénine n’avait pas utilisé le terme de « démocratie populaire », l’idée est déjà présente lorsqu’il écrit en 1917 dans L’Etat et la Révolution « La dictature du prolétariat est un élargissement considérable de la démocratie, devenue pour la première fois démocratie pour les pauvres, démocratie pour le peuple et non pour les riches ». L’expression « démocratie populaire » représente un pléonasme étymologique, dans la mesure où la démocratie – du grec demos, signifiant le peuple – implique un gouvernement du peuple par lui-même. Pourquoi donc l’associer au terme « populaire » ? Dans le cadre d’une analyse marxiste, on comprend qu’il peut exister une contradiction interne dans « démocratie » : il y a identité entre gouvernant et gouverné, donc dissociation, et donc domination d’une classe d’hommes sur les autres. De là les soviétiques vont parler de « démocratie populaire » pour désigner un régime où le pouvoir appartiendrait réellement au peuple – soit le prolétariat et la classe paysanne. Ils construisent cette terminologie en opposition avec la