La désobeissance
La question de l’obéissance et de la désobéissance pose d’emblée un problème aigu pour peu qu’on considère plus précisément la désobéissance. En effet, peut-on défendre la désobéissance sans se contredire, à savoir en promulguant une loi qui exhorterait à désobéir ? Une telle loi devrait s’excepter de la prescription qu’elle formule. D’autre part, on peut sérieusement se demander si la désobéissance peut bénéficier d’une caution sociale, voire politique. Afin d’aller plus loin dans ce questionnement, nous diviserons notre réflexion en trois moments bien identifiables.
Dans un premier temps nous verrons si la désobéissance peut être critiquable en tant qu’elle est une puissance de dissolution du lien sociale. Il s’agira de voir si l’on peut sérieusement fonder la désobéissance. Puis de déterminer pourquoi et à qui obéir, à savoir quels sont les véritables fondements de l’obéissance. Enfin, nous nous demanderons si obéir coïncide nécessairement à un renoncement de sa liberté. Est-ce qu’obéir commande de mettre de coté sa raison ?
Dans le deuxième temps de notre réflexion nous essaierons d’aller vers le dépassement du dualisme obéissance désobéissance au profit de la considération du lien social et du respect de la personne. N’y a –t- il pas en effet une désobéissance et un obéissance condamnables ? Quel est leur commun dénominateur ? De fait, comment déterminer si nous devons obéir ou désobéir ?
Enfin, pour clore, nous conclurons sur la désobéissance. Il s’agira d’inviter à discerner différentes figures de la désobéissance. S’agit-il d’une insoumission particulière ou d’un acte politique de résistance. La question qui nous guidera est : N’y a –t-il pas plusieurs formes de désobéissance ? Et quelles en sont les fins respectives ?
I- LA DESOBEISSANCE, CRITIQUABLE EN TANT QUE PRINCIPE ACTIF DE DISSOLUTION DU LIEN SOCIAL.
A/ La désobéissance : injonction contradictoire.
S’agit-il de fonder la désobéissance ?