La détermination du gardien de la chose

3588 mots 15 pages
La possibilité pour un sujet de droit d’être responsable du fait des choses n’avait été envisagée, dans le Code civil de 1804, que dans des hypothèses limitées. Seuls, en effet les articles 1385 et 1386 du Code civil faisaient du fait de la chose une cause génératrice de responsabilité, dans les cas très spéciaux des animaux ou des bâtiments en ruine.

Cette responsabilité a cependant été l’objet d’une évolution historique fondamentale dès la fin du 19ème siècle, notamment sous le développement du machinisme lié à l’avènement de la révolution industrielle, qui a été la source d’un nombre croissant de dommages causés par les choses inanimées, sans que la faute de leur propriétaire ne puisse le plus souvent être établie.

Des auteurs tels que Saleilles et Josserand ont cependant proposés de tirer parti de l’article 1384 alinéa 1 du Code civil au terme duquel « on est responsable non seulement du dommage que l’on cause par son propre fait, mais encore de celui qui est causé par le fait des personnes dont on doit répondre, ou des choses que l’on a sous sa garde ». Ces auteurs ont fondé sur ce texte un véritable principe général de responsabilité du fait des choses, détaché de la faute. La découverte de l’article 1384, alinéa 1 du Code civil fut opérée par la Cour cassation par deux arrêts de principe : l’arrêt Teffaine en 1896, et surtout l’arrêt Jand’heur rendu par les chambres réunies de la Cour de cassation le 13 février 1930, qui posèrent les bases de cette nouvelle responsabilité. Cette dernière décision affirme en effet l’existence d’un principe général de responsabilité du fait des choses, fondé sur l’article 1384, alinéa 1 du Code civil, qui oblige le gardien à l’indemnisation des préjudices causés par la chose, indépendamment de toute preuve de sa faute.

La notion de garde a fait l’objet d’une évolution jurisprudentielle importante. De manière traditionnelle, la garde était nécessairement exercée par le propriétaire de la chose. Cette solution a

en relation

  • Arrêt jand'heur
    1719 mots | 7 pages
  • Fiche d'arret du 30 octobre 2007
    623 mots | 3 pages
  • Commentaire comparé cass. civ 1er du 9 décembre 1992 et 20 janvier 1993
    3900 mots | 16 pages
  • Commentaire d'arret
    783 mots | 4 pages
  • Cour de cassation arrêt du 22 octobre 2009
    1582 mots | 7 pages
  • Aide pour commentaire de droit
    568 mots | 3 pages
  • Arrêt cour de cassation 2ème 12 mai 2011
    642 mots | 3 pages
  • Cour de cassation, chambre commerciale, 4 janvier 1994, n°19-20-20.
    1453 mots | 6 pages
  • Cas pratique empiètement droit des biens
    2265 mots | 10 pages
  • Commentaire cass. 3ème civ. 11 mai 2011
    2161 mots | 9 pages
  • Td droit des personnes et des biens
    1001 mots | 5 pages
  • Droit
    2911 mots | 12 pages
  • Casss
    1530 mots | 7 pages
  • Commentaire d'arrêt 27 février 1970
    2218 mots | 9 pages
  • Décision n° 2010-92 qcp – 28/01/2011 – commentaire d'arrêt.
    2750 mots | 11 pages