La farce des bossus
La farce des bossus
Les farces ne vont cesser de se développer jusqu’au XVIIème siècle, elles ont pour but de faire rire et ont souvent des caractéristiques grossières. Elles sont largement utilisées par des charlatans peu scrupuleux, pour vendre leurs breuvages et leurs produits inopérants à l’étalage. C’est en ce sens que Tabarin utilise les farces, mais il n’était pas le seul… Le théâtre du Moyen-Âge est « un inconnu », mais les « farces tabariniques » sont les quelques rares traces de l’immense production théâtrale populaire du début du XVIIème siècle. Elles laissent deviner une tradition équivalente en importance et en variété de personnages à l’italienne commedia dell’arte. Elles mettent généralement en scène le personnage de Tabarin, que Molière aimait aller voir enfant, mais dans la farce choisie, la farce des bossus, il s’agit d’un de ses concurrents, le bourru Grattelard. La farce des bossus, par son schéma répétitif à la limite du cauchemar et ses personnages amoraux, est sans doute la plus étrange de tout le recueil. L’onirisme malveillant tourne autour des protagonistes de cette farce qui laisse une large place à l’ambigüité. Le rideau se lève sur la farce des bossus entre 1622 et 1623 et nous permet d’entrer dans un monde à l’humour lugubre, où nous pouvons, cependant, nous esbaudir en toute liberté. Pouvons-nous considérer cette œuvre farcesque comme un prélude entre trivialité et originalité, mêlant liberté des mœurs et traditions nouvelles ? En effet, c’est entre tradition et modernité que cette farce se situe. Celle-ci était conte avant d’être objet farcesque, et l’histoire des trois bossus a été une tradition venant de la littérature européenne, qui a travers la farce met en scène un large panel d’intrigue, et c’est en ce sens qu’elle génère des conceptions à la fois traditionnelles et novatrices. Cette farce nous dévoile également un comique riche et varié, elle s’élabore autour d’une inspiration largement percevable