La fille du squat
Par foi on entend en Occident une adhésion à un credo, à ce que l’on nomme les vérités de la foi , adhésion qui relève d’un acte de croyance nécessaire au salut de l’homme. Il est admis que l’homme religieux est celui qui a la foi, tandis que le païen n’a pas la foi. Quel est donc le discours de l’homme de foi pour justifier l’idée de « vérités de la foi » ? (texte) L’homme religieux est celui qui effectue le saut de la croyance, qui est, comme l’explique Pascal, une sorte de pari sur sur Dieu, pari où nous aurions tout à gagner, la vie éternelle, et peu à perdre, notre misérable existence limitée. Les vérités de la foi ne sont pas les vérités de la raison. Les vérités de la raison sont celles que tout esprit peut reconnaître par la seule lumière naturelle de la raison. L’évidence en mathématique qui me permet de reconnaître que 2 + 3 = 5 ne demande rien d’autre, qu’une intelligence claire et distincte. Par définition l’évidence est sa propre marque et n’est suspendue à aucune attitude de croyance. Par extension, le savoir est compris comme l’ordre des connaissances rationnelles, c’est-à-dire redevables seulement de la raison. Il est donc présupposé que les vérités de la foi ne comportent pas d’évidence, voire sont incompréhensibles au regard de la raison. La Passion du Christ, la virginité de Marie, les miracles, constituent un défi que la raison ne peut relever et il est dès lors possible de penser que devant la foi, la raison ne peut que s’incliner. Saint Thomas a ainsi pu dire en ce sens que la philosophie doit être la "servante" de la religion. (texte) Plus exactement, cette dissociation aboutit à la formulation de deux types de théologies. On appelle théologie révélée, un corps de doctrines relatives au divin, dans sa nature, sa relation à l’homme et au monde tel qu’on les trouvent formulées dans l’Écriture. De là suit qu’il y a autant de théologies que de formes d’Écritures sacrées : il y a une théologie