La forme courte au 17e
Dans son discours à Monsieur le Duc de la Rochefoucauld (Fables, X, 14), La Fontaine écrit : "Mais les ouvrages les plus courts / Sont toujours les meilleurs."
Le classicisme prône la forme courte. "Placere et docere". Dire beaucoup de choses en peu de mots. La litote est la figure de style par excellence. Pour illustrer, on s'appuie sur les fables, bien sûr ; les tragédies (songez aux règles du théâtre classique : 3 unités) ; Les Maximes de La Rochefoucauld) ; les romans (La Princesse de Clèves) ; Les Caractères de La Bruyère. Cet art de la briéveté correspond à cet adage latin : legere multum non multa = lire peu mais bien.
Pourquoi cette forme courte ?
être bref pour plaire : art mondain, refus de la lourdeur. Souci de plaire à un puvlic omndain, littérature de salon. Recherche du spirituel, de la légèreté, ne pas lasser son auditoire. Ecriture dense, efficace qui va de pair avec la pointe[1].
Être bref pour instruire ou pour mieux convaincre : forme brève n'est pas contraire à la doctrine de l'imitation. La Fontaine revendique Esope. La Bruyère revendique Théophraste mais aussi les psaumes de La Bible. Les genres brefs sont repris aux grecs : phrases à méditer. Proverbes, aphorysmes, épigrammes souhaitent proposer une sagesse qui échappe au temps, universelle. La forme de la maxime est séparée de blancs : ils miment le silence, le moment de réflexion (// avec les épitaphes).
Vertus pédagogiques : plus facilement mémorisable, frappent par leur rythme, formules percutantes, rôle de l'ironie (deux énoncés en un ), la fragmentation va de pair avec la réitération des idées.
La concision et la contrainte comme critère esthétique
Une critique implicite des romaux pastoraux et précieux (Honoré d'Urfé, M. De Scudéry). Romans de plus de 1000 pages. La prolifération du récit est solidaire du romanesque, synonyme de mensonge et de laisser aller au détriment de la vérité. Désir de contenir, rationnaliser la