La France décroche

Marc Chevallier, Alternatives Economiques, 1 février 2007

Baisse des dépenses en R&D des entreprises, du nombre de brevets déposés et de publications…, la France prend du retard.

Les signes s’accumulent d’un décrochage de la France en matière de recherche. En 2005, la France a consacré aux dépenses de recherche et développement (R&D) 2,13 % de son produit intérieur brut (PIB), selon les chiffres publiés le mois dernier par Eurostat, l’organisme statistique de l’Union européenne. Une part en constant recul depuis 2001, date à laquelle elle atteignait encore 2,2 %. Pourtant, la France ainsi que les autres pays membres de l’Union s’étaient engagés en 2000, lors du Sommet européen de Lisbonne, à atteindre l’objectif des 3 % du PIB consacrés à la recherche d’ici à 2010. Un engagement qui semble pris au sérieux par beaucoup de pays européens, notamment ceux ayant déjà un niveau de R&D plus élevé que la France, comme la Suède, l’Allemagne ou le Danemark, avec lesquels l’écart se creuse.

La recherche privée en défaut. Plus que l’effort public qui stagne, ce sont les dépenses en R&D des entreprises françaises qui laissent à désirer: ces dernières représentaient en effet 1,11 % du PIB en 2003, contre 1,19 % en 2001, selon l’OCDE. La France reste par ailleurs le deuxième pays européen à consacrer le plus d’argent public à la recherche: 0,89 % de son PIB, contre 0,93 % en Finlande, comme le montre le rapport de l’Observatoire des sciences et des techniques.

Elle est aussi l'un des pays d’Europe où le nombre de chercheurs rapporté à la population est le plus important: 3,2 ‰, contre 3,26‰ en Allemagne ou 5,33 ‰ en Suède, quand ils ne sont que 2,18 ‰ en Italie ou 2,91 ‰ au Royaume-Uni. Mais ces chercheurs sont à 48 % salariés par le secteur public, contre 40 % en moyenne au Royaume-Uni, en Allemagne ou en Suède, même si cette proportion a tendance à baisser.

Moins de brevets. Ce faible engagement des entreprises françaises dans