La france est-elle toujours une république laïque ?
« La laïcité n'est pas un particularisme accidentel de l'histoire de France, elle constitue une conquête à préserver et à promouvoir, de portée universelle. »
Jamais la France n’a été très tranquille avec la question religieuse. La religion a toujours été un problème. Le gouvernement a du mal à se dépêtrer de la délicate question de la laïcité. En l’espace de dix ans, le législateur français a dit une chose et son contraire.
Le principe de laïcité, tel qu’il a été posé, en France, en 1905 par la loi du 9 décembre 1905 concernant la séparation des églises et de l’Etat, est un principe très rare en Europe. La laïcité, c’est la liberté de conscience. Dans ce cas, le premier texte relatif à la laïcité, en France, n’est pas la loi de 1905, mais l’article 10 de la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen de 1789. Cet article a été un des rares articles qui a donné lieu à débat parce qu’il consacre la liberté de toutes les opinions, mêmes religieuses. Néanmoins, dans le préambule de la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen, il est fait référence à l’« Être suprême ». Dire d’un texte énoncé sous le patronage de Dieu, qu’il est le premier texte laïc de l’Histoire, est donc peut-être un peu excessif.
La virgule de l’article 10 de la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen : « ses opinions, même religieuses » a été introduite par Jean-Paul Rabaud, surnommé « Rabaud-Saint-Etienne », un des rares protestants de l’Assemblée constituante. Rabaud-Saint-Etienne est l’inventeur de la laïcité. Il n’a pas voulu que l’on donne la prime à une religion. L’article 10 est la plus simple définition du principe de laïcité. La religion est une opinion comme les autres. La laïcité, c’est le pluralisme des croyances.
La Déclaration universelle des droits de l’Homme (1948), dans son article 18, et la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’Homme et des libertés fondamentales