LA FRANCE ET
LA MONDIALISATION
Notre pays a toujours été un grand acteur des mondialisations. Hier grande puissance, de nos jours puissance moyenne, il est désormais saisi par le doute voire l’idée d’inéluctable déclin. Pourtant la mondialisation ne tue pas la nation mais elle réclame adaptation et imagination.
LA FRANCE DANS LE MONDE AUJOURD’HUI
Ouverte sur le monde mais se percevant comme « terrienne », fille aînée de l’Église mais résolument laïque, la France se présente comme la patrie de la Raison, de la Révolution, de l’humanisme des Lumières.
Elle conserve les attributs d’une puis- sance qui compte (cf. Moreau Defarges, P. Boniface) : dissuasion nucléaire, déve- loppement dans les domaines de la recherche, de l’innovation, des services, des technologies de l’information et de la communication, forte influence culturelle grâce à la francophonie.
Acteur géopolitique reconnu (Moyen
Orient, Afrique, océans Indien et Pacifique) elle possède une emprise intercontinentale à travers ses territoires ultramarins (DROM et COM depuis 2003), ses bases militaires
(Sénégal, Côte-d’Ivoire, Centre Afrique,
Gabon) et ses zones économiques exclusives (ZEE) qui en font la 3e puissance maritime du monde (9 millions de km2). Elle est en outre la 5e puissance économique du monde.
LE SYNDROME DE L’INVASION ÉTRANGÈRE
Avec de tels atouts, la crainte de l’immigré et de l’étranger mérite attention.
Sans doute faut-il remonter au milieu du XIXe siècle, lorsque la France entame la pre- mière sa transition démographique, perdant ainsi sa place d’hyperpuissance démogra- phique. Au début du xxe siècle, les soldats allemands plus nombreux font peur et Mangin crée l’armée noire pour s’ajouter aux bataillons métropolitains en cas de conflit. En 1936, au moment où l’on songe au « péril jaune », et où pèse la menace fasciste, le pays perd même des habitants. Pourtant concomitamment, sa richesse attire des travailleurs étran- gers qui assurent le développement minier, industriel,