La france à la "belle epoque"
La République française s’est consolidée : son drapeau flotte sur trois continents, ses alliances européennes se reconstituent et ses institutions ont résisté aux crises politiques (boulangisme et affaire Dreyfus). Mais, cette autocélébration française souligne-t-elle une puissance réelle ou bien n’est-elle qu’un mirage produit par la France elle-même et pour elle-même ?
I] Les éléments de la puissance française
1°) Une influence coloniale
La IIIème République a mené une ambitieuse politique d’expansion coloniale qui permet au pavillon français de flotter en Afrique et en Asie. Profitant déjà des acquis algériens et indochinois, les gouvernements de Jules Ferry et de ses successeurs ont colonisé des territoires en Afrique noire et consolidé la présence française dans le bassin méditerranéen.
À la Belle Epoque, l’Empire compte près de 10 millions de km² et 50 millions d’habitants, ce qui permet de donner de la France une flatteuse image de force, notamment en termes de réserve d’hommes.
Dans ce partage du monde, la France a su tenir tête à la Grande-Bretagne et finit même par s’allier à elle (Entente cordiale de 1904). En 1905 et 1911, elle réussit à s’implanter au Maroc en dépit des ambitions allemandes.
2°) Une domination économique et financière
À partir de 1896, la croissance économique est vive. La croissance de la production industrielle passe de 2% par an entre 1880 et 1905 à 4,2% dès 1910. Le capitalisme français est dynamique : la France investit massivement à l’étranger et elle parvient mieux que l’Angleterre à maîtriser les nouvelles techniques. Des produits nouveaux sont créés et commercialisés : la bicyclette, l’automobile, le pneumatique, et même l’avion.
L’industrie automobile est un exemple de la puissance industrielle française : la France est le premier producteur européen et le premier exportateur mondial de voitures jusqu’en 1914, avec des pionniers comme Renault.
La France est la